Cette question est souvent revenue, surtout pendant les rencontres de la communauté – les verres du yol’eau. Mais, souvent, celle-ci était évoquée à demi-mots en podcast, ou bien pendant des échanges informels sur les réseaux.
« Oui, au sens où je me suis tournée vers un univers quasi exclusivement féminin »
« Oui, j’ai l’impression d’avoir une vision moins “conquérante” que les mecs. En tant que “fille” on m’a peut-être moins poussé à m’affirmer, à être plus “confiante”. C’est peut-être un mix entre ma personnalité et mon éducation - assez genrée : attention à ne pas prendre “trop” de place, à être trop expressive etc. Et instinctivement, j’associe la féminité au côté “artistique” – mon domaine premier. »
« Non, pas nécessairement, mais j’ai pris une voie plutôt “classique” en sortie d’études et mon industrie est assez mixte »
« Oui, j’ai toujours évolué dans un univers féminin, passé des entretiens avec des femmes. Je me sentirais un peu mal à l’aise dans un domaine plus masculin je pense »
« Pas vraiment, mais je me pose plus de questions maintenant que je suis dans le grand bain sur la manière dont on me considère et dont on interagit avec moi (et réciproquement). Pour info : j’évolue dans un milieu majoritairement masculin »
« Moi ma réussite personnelle elle est beaucoup plus tournée vers ça, construire une famille, que ce que je fais dans la vie et la stabilité » Thu-An Pour Chiguecky, la réponse relève avant tout de la recherche d'un équilibre personnel où « qui je suis ce que pense et ce que je fais » sont alignés
« Dans la génération des premiers enfants d’immigrés, je suis pas juste responsable de mon avenir, je suis responsable de sortir de la misère tous les miens […]. Tu ne peux pas juste gagner le SMIC […]. Ça met une pression quand même supplémentaire dans ton choix d’orientation. Tu sais que tu n’es pas responsable que de toi, mais de toute ta famille. » Chiguecky – Au bord du bassin « Mon grand frère ne s’est pas posé la question de s’il pouvait faire un truc qu’il aimait. Il a juste fait ce qu’il devait faire et il m’a aidé à payer mes études […]. moi derrière j’ai pu me permettre un peu plus que lui de me poser la question « est-ce que j’aime ce que je fais ? Et si j’aime pas ce que je fais, est-ce qu’il y a un moyen de faire un truc que j’aime ? » Thu-An – Au bord du bassin « La réussite dans ma famille est encore fortement liée à l’argent […] Bien sûr que mes enfants feront ce qui leur plaît, du moins je le leur souhaite. Moi, je veux constituer un matelas financier confortable. On est la génération entre deux » Auguste (le nom a été modifié), L’or sinon rien (A.Rigaut, 2022)